Mauritanie : L'élection du Président Mohamed Ould Ghazouani confirmée par la CENI

Mauritanie : L'élection du Président Mohamed Ould Ghazouani confirmée par la CENI

Proclamé président de la Mauritanie dès le premier tour de la présidentielle du 22 juin, le Général Ghaouani veut à présent essayer de rassembler tous les partis de l'opposiiton pour préserver la paix et la stabilité en Mauritanie.

Par Herika Ouaraga

La nouvelle est officielle depuis dimanche 23 Juin 2019. Mohamed Ould Ghazouani est élu président de la Mauritanie avec 52,01% des voix selon les chiffres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Il est suivi par le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid (18,58%), l'ancien Premier ministre, Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87 %), le journaliste Baba Hamidou Kane (8,71%) et le professeur d'Université Mohamed Ould Moloud (2,44 %) avec un taux de participation de 62,66%, selon la CENI.

C’est début mars à Nouakchott que le nouveau président élu avait été investi comme candidat par l’Union Pour La République (UPR), son parti politique. Le choix de l’UPR (le parti au pouvoir) s’était en effet porté sur le dauphin du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz qui, selon la Constitution, n’avait pas le droit de briguer un 3ème mandat. Et aura tout fait pour respecter cette règle constitutionnelle comme il s'y était publiquement engagé.

"La sécurité et la stabilité du pays restent mes priorités"

Ouverte le 7 Juin dernier, la campagne pour la présidentielle du 22 Juin 2019 en République Islamique de Mauritanie a pris fin le 20 Juin. Durant cette étape fatidique, les candidats ont sillonné les régions du pays en égrainant le chapelet de leurs différents programmes de campagne afin d’amener les électeurs à faire le bon choix. Un exercice qui a permis au candidat élu, de mettre l’accent sur l’essentiel. « Je vous convie à une campagne centrée sur les programmes », avait lancé le Général Ghazouani dès le début de la campagne. « Je promets de promouvoir un dialogue permanent avec les forces politiques sur les questions stratégiques… La sécurité et la stabilité du pays restent mes priorités », clamait haut et fort le candidat de l’UPR.  

Mais la victoire de l’ancien militaire n’a pas fait l’unanimité. Dès la soirée de samedi, des incidents ont éclaté dans certains quartiers de Nouakchott, la capitale, et à Nouadhibou au Nord-Ouest du pays.

A l’annonce des résultats donnés par la CENI dimanche soir, la majorité des candidats de l’opposition a appelé à une contestation ouverte de ceux-ci.

Une manifestation d’opposants initialement prévue lundi 24 Juin, puis reportée au jeudi 27 juin, a finalement été annulée. «Nous sommes attachés à la sécurité, à la paix sociale et à la préservation des biens des citoyens », a souligné Sidi Mohamed Ould Boubacar lors de la conférence de l’opposition le mercredi 26 Juin.

Du côté du gouvernement sortant, l’on se veut rassurant. Pour le ministre des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, le pouvoir en place n’a aucune influence sur la Commission électorale. « Tout le monde a le droit de protester, mais à travers les institutions. C’est notre conseil à l’ensemble des candidats. Les résultats ont été déclarés par la CENI qui est une commission électorale indépendante. Le gouvernement n’a aucun poids sur le résultat annoncé… », défend le ministre.

Les résultats de la présidentielle du 22 juin en Mauritanie devraient donc être validés par le Conseil Constitutionnel après l’analyse d’éventuels recours déposés par l’opposition.

En attendant, le nouveau président élu, originaire de l’Est de la Mauritanie, reste concentré sur ses objectifs, notamment le renforcement du développement économique du pays. Selon les chiffres de la Banque Mondiale, la croissance de la Mauritanie pourrait atteindre 6,2% en moyenne sur la période 2019-2021.                                                                                      

Herika Ouraga

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