Héritier Watanabé en concert à Abidjan : Le Prince de la rumba congolaise allume le feu !

Héritier Watanabé en concert à Abidjan : Le Prince de la rumba congolaise allume le feu !

Héritier Watanabé, le Prince de la rumba congolaise lors de son concert à Abidjan en Côte d'Ivoire


Invité vedette des festivités marquant le 15ème anniversaire de l'Intelligent d'Abidjan, Héritier Watanabé a mis le feu à la capitale économique ivoirienne. Interview exclusive.

Propos recueillis à Abidjan par Bruno Fanucchi

Vous venez de donner un grand concert au Palais de la Culture de Treichville devant plus de 4.000 fans. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Héritier Watanabé 

Ce fut un grand show. Malgré la pluie, qui a voulu nous déranger un moment, on a assuré le concert et ce fut pour moi une merveille. Car j'ai vu de nombreux Ivoiriens chanter et reprendre des chansons en ingala, une langue qu'ils ne maîtrisent pas, et cela m'a beaucoup touché. Dans mon prochain album, je composerai pour eux une rumba en français.

Vous chantiez à Abidjan, là même où s'est éteint (sur scène lors du FEMUA il y a deux ans) Papa Wamba, dont vous êtes en quelque sorte l'héritier...

Il y avait beaucoup d'émotion car Papa Wamba c'était en effet l'une des plus belles voix de l'Afrique. Ce fut l'un des plus grands pionniers de la rumba congolaise qu'il a fait connaître partout dans le monde. Depuis sa mort, il n'a pas été honoré comme il l'aurait mérité. C'est pourquoi j'ai pensé – pour lui rendre hommage à ma manière – chanter à Abidjan une de ses chansons « Mi amore ».

« J'ai voulu montrer ici ce

dont je suis capable »

Vous vous êtes également produit la veille au cours d'un dîner de gala au Sofitel Ivoire, mais c'était un tout autre public ?

C'était pour moi comme une avant-première. Au Palais des Congrès pour le dîner de gala de l'Intelligent d'Abidjan, c'était un public VIP. Les places étaient à 500.000 francs CFA (soit 750 €) et la table de dix à 5 millions de francs CFA. C'était pour moi une grande première, avec une extraordinaire effervescence. Les gens ne s'attendaient pas à ce que je fasse un tel spectacle. Je voulais leur montrer ce dont j'étais capable. Je voulais que les gens me découvrent et ils savent maintenant ce dont je suis capable. La prochaine fois que je repasserai à Abidjan, ils sauront ainsi à qui ils ont à faire !

Comment s'est préparée votre venue en concert à Abidjan ?

J'ai croisé M. Alafé Wakili à Paris en 2016 lorsque j'étais en studio pour enregistrer mon dernier album et, comme c'est un grand ami de mon producteur, David Monsoh, c'est là où tout est né. Quand ils sont eu à imaginer les festivités des 15 ans de l'Intelligent d'Abidjan, ils ont pensé à moi pour que je fasse le show. Et c'est un spectacle que l'on prépare depuis plus de cinq mois à Kinshasa car il fallait aussi prévoir des chorégraphies avec danseurs, danseuses et acrobates.

« Etre reçu par la Première Dame

m'a été droit au coeur »

Car vous n'êtes pas seul sur scène ?

Quelque vingt-cinq artistes, musiciens et danseuses m'accompagnent en effet sur scène car c'est un véritable show. Je ne fais pas tout le boulot moi-même, c'est un groupe où chacun donne le meilleur de lui-même. Tout le monde a travaillé et a mis la main à la pâte pour que le spectacle soit à ce niveau là. Il y avait à mes côtés une autre chanteuse de talent Jack'Lov, six danseuses, un danseur, six chanteurs et des instrumentistes. Sans oublier les deux acrobates dont nous avions besoin dans le spectacle.

Et vous avez été reçu par la Première Dame, Mme Dominique Ouattara... C'est un grand honneur ?

Les Ivoiriens, c'est un grand peuple hospitalier. Et que je sois invité et reçu comme une grande personnalité chez la Première Dame, la Maman de tous les Ivoiriens, ce fut un geste fort, un geste d'amour et d'affection qui m'a été droit au cœur. Mme Dominique Ouattara m'a très bien reçu et nous avons parlé de beaucoup de choses, y compris du Congo, mon pays. Nous avons parlé de la musique congolaise et même de la situation politique en RDC. Elle voulait savoir comment cela se passe là-bas où nous sommes en pleine période électorale pour les élections du 23 décembre. Même si on reste apolitique, on suit les infos et l'actualité. Elle a même promis de m'inviter pour la fête de sa Fondation « Children of Africa » pour que je vienne avec mon groupe chanter lors du dîner de gala où elle convie beaucoup d'artistes.

Après l'incontestable succès rencontré à Abidjan, quels sont maintenant vos projets avec votre producteur David Monsoh ?

Je ne sais pas comment décrire mon producteur auquel je dois tout : David Monsoh, c'est l'homme qui a tout fait du début jusqu'à aujourd'hui. C'est l'homme qui a porté le spectacle. Moi, je l'appelle le « producteur-créateur », il a toujours été là pour me bousculer, pour me booster, en me disant : « Il faut que tu assures et que tu assumes ». Lui m'appelle le « Prince de la rumba congolaise», il met donc la barre très haut. Je me dois d'être à la hauteur et de ne pas le décevoir. On a signé un contrat en 2015 et on a sorti mon premier album « Retirada (carrière d'honneur) » en 2016. Même si on a encore du travail, je pense que l'on sera prêt pour sortir mon prochain albun d'ici la fin de l'année. La date de sortie n'est pas encore fixée, mais il s'intitulera TSM « Tout simplement Moi ».

« Tout petit déjà, à l'école,

je chantais dans les chorales »

Pour terminer cette interview en beauté, parlez moi précisément un peu de vous...

Je suis né le 29 août comme Michaël Jackson (mais pas la même année, en 1982) à Kinshasa. J'ai un diplôme en commercial et informatique. J'ai joué d'abord au football, mais ma mère ne voulait pas que je fasse du foot. Je suis donc devenu artiste et musicien.

D'où vous vient cette passion pour la musique ?

Avant même la terminale, j'ai croisé à l'école des amis qui chantaient et m'ont amené à la musique. On avait même créé un groupe à l 'école et on interprétait tout le répertoire des chansons congolaises. Je suis catholique et j'ai suivi ma scolarité chez les frères des écoles chrétiennes. Au collège, c'est là où tout a commencé : on faisait des concerts aux journées culturelles de l'école. Depuis tout petit, je chantais, mais j'aimais encore plus le foot. Dès 10 ou 12 ans, je chantais dans les chorales à l'école comme à l'église. Je me suis fais la voix.

D'autres projets de concerts à venir ?

A Kin, bien sûr, mais aussi à Abidjan où on reviendra. Puis il nous faudra faire des concerts pour assurer la promo de notre nouvel album. Tous ceux qui attendent mon prochain album ne seront pas déçus. Avec un prochain spectacle, dont c'est d'ailleurs le titre, je vais passer la « 5ème vitesse » !

Au Parlement européen de Bruxelles, j'ai été nommé tout récemment ambassadeur international pour la Paix et j'ai désormais la charge d'encadrer la jeunesse, d'aider les jeunes qui sont en difficulté en leur montrant la voie et en étant pour eux un exemple. Je suis prêt à relever le défi.

Bruno Fanucchi

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