Forum de Paris sur la paix : La 2ème édition s’est achevée sur une note d’espoir

Forum de Paris sur la paix :  La 2ème édition s’est achevée sur une note d’espoir

Le président du Sénat, M. Jeannot Ahoussou-Kouadio, représentant spécial du président Alassane Ouattara à la cérémonie d'ouverture de la 2ème édition du Forum de Paris sur la Paix


Après deux journées d’intenses travaux, la 2ème édition du Forum de Paris sur la Paix a clos ses portes mercredi 13 novembre à la Grande Halle de La Villette sur de fortes recommandations concernant le multilatéralisme et l’action collective.

A la cérémonie de clôture à laquelle a pris part le Président du Sénat ivoirien, Jeannot Ahousso-Kouadio, représentant personnel du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, les acteurs de la gouvernance mondiale ont conclu qu’« il faut faire quelque chose » et surtout agir vite pour préserver la paix dans le monde. La 3ème édition du Forum en 2020 a d’ailleurs été annoncée dans la foulée comme le rendez-vous du bilan des deux premières éditions.

 Mais avant, revenons sur les deux journées d’intenses travaux qui ont marqué cet événement. 

En dépit de la défection de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement – une trentaine ont répondu présents contre une soixantaine lors de la 1ère édition – l’engagement des acteurs de la gouvernance mondiale sur la paix est resté le même. « C’est peut-être l’édition la plus dure. A la 1ère édition, il y avait beaucoup de monde parce que c’était le centenaire de l’Armistice. Nous avions réussi à attraper une soixantaine de chefs d’Etat parce qu’il y avait le charme de l’inconnu. La 2ème édition commence à définir un rendez-vous stable. Il peut avoir les risques de l’habitude. Il nous faut bâtir quelque chose de durable et d’utile », avait justifié le président français lors de la cérémonie d’ouverture. L’Afrique, le continent le plus confrontée aux crises, a été remarquablement bien représentée par une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Dans son discours d’ouverture, Emmanuel Macron n’a pas dérogé à la règle. Il a mis le doigt sur les nouvelles menaces qui pèsent sur le monde, conséquence pour lui de « la crise de notre système politique et économique mondial ». Rappelant la commémoration des 101 ans de l’Armistice célébrée ce 9 novembre, Emmanuel Macron a attiré l’attention des dirigeants de la planète sur les erreurs du passé qui ont conduit le monde aux deux grandes guerres mondiales. « S' il y a une leçon à retenir, c‘est que nous avons échoué à bâtir durablement la paix au sortir de ce 1er conflit mondial en trouvant les bonnes voies de coopération multilatérale. La Société des Nations a été la première tentative. Vingt ans plus tard, une deuxième guerre mondiale plus terrible allait à nouveau déchirer l’Europe et le monde », avait-il rappelé avec insistance.  

Le président français a fait savoir que les trois grands défis démographiques, technologiques et climatiques sont responsables de la fracture du système mondial. Pour le chef de l’Etat, la gouvernance mondiale ne doit pas tourner le dos à ces problématique et adopter une attitude d’« hypocrite, de non coopération, d’hégémonie, d’unilatéralisme. »

Emmanuel Macron a soutenu qu’il croit profondément au Forum de Paris sur la Paix qu’il considère que comme le nouveau de rendez-vous pour bâtir des « agendas communs et de nouvelles coopérations. » Il reste cependant convaincu que l’Afrique a son mot à dire dans ce multilatéralisme. Le Président congolais Félix Tshisekedi, invité d’honneur du Forum, qui avait précédé Emmanuel Macron à la tribune, avait déclaré que l’Afrique paie « le plus lourd tribut des guerres et du terrorisme. » A commencer par son pays, la République démocratique du Congo (RDC) en proie à des violences meurtrières depuis des décennies dans sa partie Est.

Inversement, il souhaite que cesse la rhétorique de la victimisation du Continent. « L’Afrique doit cesser d’être un problème pour le monde, mais un maillon fort pour le monde » au vu de ses potentialités en capital humain et en ressources naturelles.  Pour lui, le défi majeur est de « gagner la paix et de la conserver pour les générations futures. » C’est pourquoi, il en appelle à une « coalition mondiale pour la consolidation de la paix. »

La quasi-totalité des orateurs qui se sont succédé à la tribune, que ce soit le vice-président chinois Wang Qishan, la présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula Von Der Leyen, ou encore l’avocate indienne Trisha Shetty, fondatrice de SheSays, une ONG œuvrant pour l'égalité des sexes, ont tous salué l’initiative courageuse d’Emmanuel Macron d’organiser ledit Forum, mais ont surtout souhaité que les acteurs de la gouvernance mondiale passent de la « parole aux actes ».

"Les Principes d’Abidjan" lauréats du Forum de Paris

Cette rencontre considérée désormais comme un incubateur et accélérateur d’idées a été sanctionnée par la sélection d’une dizaine de projets porteurs sur les 700 émanant de 115 pays soutenus par des acteurs de la gouvernance mondiale. Les « Principes d’Abidjan » de l’ONG Right to Education Initiative, mondialement reconnue comme un instrument de référence sur le droit à l’éducation, figure parmi les lauréats de la 2ème édition du Forum de Paris sur la Paix. 

« Les Principes d’Abidjan » détaille, en effet, le cadre juridique des droits de l'Homme en vigueur en ce qui concerne les obligations des États en matière d'éducation publique et de réglementation de la participation du secteur privé à l'éducation. « Il est en train de rapidement s’imposer comme l'un des instruments de référence sur le droit à l'éducation, en particulier dans le contexte de la privatisation et de la marchandisation croissantes de l'éducation à travers le monde. »

Le travail accompli par cette ONG en Côte d’Ivoire n’en est pas d’ailleurs à sa première reconnaissance. Le 15 juillet dernier à Genève, le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies avait donné une reconnaissance étatique historique aux « Principes d'Abidjan » sur le droit à l'éducation. Il s’agissait de la première reconnaissance officielle par les États de ce nouvel instrument adopté en février 2019 par plus de 50 experts internationaux du droit à l'éducation, à l'issue d'un processus de consultation de trois ans avec les décideurs, les communautés et les praticiens.

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Par Pays

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