Fabienne Eskin, Directrice déléguée Abidjan du ShielAfrica : « Nous respecterons les mesures sanitaires ivoiriennes ainsi que le protocole établi spécifiquement à l’occasion »

Fabienne Eskin, Directrice déléguée Abidjan du ShielAfrica : « Nous respecterons les mesures sanitaires ivoiriennes ainsi que le protocole établi spécifiquement à l’occasion »

Fabienne Eskin, Directrice déléguée ShieldAfrica Abidjan 


Après un report de six mois en raison de la pandémie mondiale de la COVID-19, le plus grand salon international sur la sécurité et la défense qui se tient sur le Continent, le ShieldAfrica, ouvrira ses portes les 8, 9 et 10 juin prochains à Abidjan, la capitale économique ivoirienne au grand soulagement des exposants et du pays d'accueil.  

Propos reucueillis par Clément Yao

La 6ème édition ShieldAfrica se tiendra dans le contexte de la COVID-19. Quelles sont les dispositions sanitaires prises pour rassurer les exposants et visiteurs qui viendront à ce grand rendez-vous biennal ?

La pandémie mondiale qui a touché le monde entier, impose que tous les évènements, où qu’ils aient lieu fassent l’objet de mesures sanitaires strictes à respecter par tous les participants. Le salon ShieldAfrica 2021 n’y dérogera pas. Nous respecterons les mesures sanitaires ivoiriennes ainsi que le protocole établi spécifiquement à l’occasion.

Ce changement de calendrier va-t-il impacter le programme initialement arrêté ?

Le changement de calendrier n’a pas impacté le programme du salon. En revanche, nous avons fait le choix de réaliser un événement hybride en virtualisant les conférences, et de ce fait, concentré le salon sur trois jours. Dans le même temps, nous pilotons les invitations de manière à lisser les entrées sur la durée du salon, évitant ainsi des pics préjudiciables de fréquentations. 

Du 31 mai au 4 juin 2021 sur la plateforme Livestorm, 5 e-conférences se dérouleront autour du thème principal : « Nouveaux enjeux de sécurité dans les métropoles africaines ». Les e-conférences du lundi 31 mai autour des sous-thèmes : « Les enjeux de Sécurité et de Sûreté dans les métropoles africaines : retour d'expériences " et "Planifier la sécurité et la Sûreté dans les métropoles : le cas d'Abidjan", ont été très enrichissantes et instructives pour les participantes et participants.

 

La semaine en cours sera tout aussi chargée. Trois e-conférences vont meubler les journées du 1er, 2 et 3 juin autour des thèmes : « Vidéoprotection & Ethique », « Cas particulier des ports et action de l'Etat en mer » et « Cybersécurité et Sécurité des systèmes de paiement ». Elles sont animées par des experts renommés tels que : Michel Foucher, Ambassadeur, Géographe, Président du Comité Scientifique de la conférence ShieldAfrica, Rémi Fargette, Directeur général de l'Association Nationale de la Vidéoprotection (AN2V), Jean-Marie Dumon, Délégué Général Adjoint, Délégué à la Défense et de la Sécurité du Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN), Gilles Faure, Directeur Général Adjoint, COGES Events. Pour voir le programme complet et s’inscrire, rendez-vous sur notre site officiel www.shieldafrica.com

Le choix du thème : « Nouveaux enjeux de sécurité dans les métropoles africaines » se justifie-t-il dans le contexte actuel ?

C’est un sujet qui se pose à toutes les métropoles dans le monde. Tout va dans le sens d’une désertification des campagnes et d’une concentration grandissante des populations dans des mégalopoles hyper connectées, souvent en bordure de mer. Ces concentrations posent d’innombrables questions et sont notamment le lieu de menaces à caractère terroriste, criminel, émeutes.

L’accès aux technologies de la sécurité et à leurs doctrines d’emploi est aujourd’hui indispensable en Afrique. Ainsi, la sécurité au sens large du Continent africain conditionne son développement et l’Afrique doit maintenant faire face aux nouveaux défis liés à la croissance de ses métropoles. Selon les études, d’ici 2030, les villes du Continent compteront environ un milliard d’habitants.

L’édition 2021 mettra en avant la nécessité de sécuriser la croissance des agglomérations africaines en répondant aux problématiques de gouvernance des grandes villes : les menaces urbaines et portuaires, la sécurité fiduciaire, la vidéoprotection, ainsi que le développement durable et la résilience face aux catastrophes climatiques, industrielles et sanitaires. En résumé, il convient de développer des territoires de confiance. La réponse à ce défi, majeur pour tout Etat, passera par une organisation humaine adaptée, appuyée par des solutions technologiques.

Quels sont les innovations et les moments les plus attendus du salon ?

L’inauguration du salon revêtira un caractère d’autant plus fort cette année que l’évènement faisait depuis sa naissance, l’objet d’un soutien indéfectible du ministre puis Premier ministre, feu Hamed Bakayoko. Tenir ce salon en présentiel, cette année, quelques mois apprès son décès, un hommage appuyé sera rendu celui qui l’a porté et accompagné. Nous veillerons à ce que cette édition très particulière soit de la meilleure qualité en son souvenir.

Si le salon est plus resserré dans le contexte de la pandémie, il ne sacrifiera rien à la qualité de l’offre en matière de Sécurité et de Défense. Des sociétés venant du monde entier exposeront des solutions à même de répondre aux défis que nous posent les menaces actuelles dans tous les champs de confrontation, cinétiques comme immatériels et dans tous les milieux (terrestre – urbain, maritime, aérien  - drones, spatial, cyber). Je pourrez citer quelques exposants :

  • mobilité terrestre (AM General, Arquus, Arzamas Machinery Plant, Excalibur, Omat, Sofema, …), communication (Airbus, Cogitech, CODAN, Orange, Orbitica),
  • habillement (EMD, Marck et Balsan, Asia Hub Limited, …),
  • armement (Depo, SAPL, Alsetex, Verney-Carron),
  • anti-drones (Cerbair, Rafael),
  • maritime (OCEA, Diades Marine, Sogena)…

Un des moments forts du salon sera les démonstrations dynamiques par les forces armées et de sécurité de la Côte d’Ivoire : (sous réserve de leur disponibilité) Forces Spéciales ivoiriennes, L'Unité d’intervention de la gendarmerie nationale (UIGN), Force de recherche et d'assistance de police (FRAP), Groupement des Sapeurs pompiers militaires (GSPM).

Les réunions de chefs d’état-major, de directeurs généraux de police et des représentants de toutes les écoles nationales à vocations régionales seront de nature à réfléchir concrètement à la sécurité du Continent dans tous ses aspects. Les e-conférence évoquées valoriseront les échanges entre visiteurs et exposants en dégageant des perspectives nouvelles.

Quel est le niveau d’implication des autorités ivoiriennes à votre évènement qui est à sa 6ème édition ?

Tout d’abord, le salon est placé sous le parrainage du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité de la Côte d’Ivoire et a lieu dans l’enceinte de l’Ecole de Police Nationale d’Abidjan. Le ministère est fortement impliqué dans l’invitation de ses homologues, c’est une occasion pour eux de se rencontrer et d’échanger. Pour l’édition 2021, tous les ministres défense et sécurité africains ont été invités. Nous sommes en contact régulier avec ce ministère, mais aussi avec le ministère ivoirien de la Défense.

L’édition précédente avait enregistré 145 exposants provenant d’horizons divers. Les entreprises africaines du secteur de sécurité et de défense s’intéressent-elles au ShieldAfrica ?

La totalité des pays africains sont invités en tant que délégations officielles ou visiteurs professionnels. A ce jour, plus de 80 délégations officielles venant de 32 pays se dont déjà inscrites. Elles sont composées de ministres, de chefs d'état-major des armées, de directeurs nationaux de sécurité, de commandants de forces de police, d'organismes de secours, de directeurs d'écoles de formations spécialisées de défense et de sécurité (...)

Cette année, six pays africains sont représentés parmi nos exposants. Nous comptons la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Fasso, le Maroc, l’Afrique du Sud et le Cap vert. Découvrez la liste des exposants à jour sur notre site internet. Outre les exposants africains, nous sommes ravis d’avoir à ce jour 89 autres exposants en provenance des quatre continents. Voici quelques exemples des pays représentés par eux : Allemagne, États-Unis, France, Israel, Pakistan, République Tchèque, Émirats Arabes Unis, Italie (…) La liste n'est pas exhaustive.

Même si nous sentons un effet de la situation sanitaire, il est évident que les exposants comme les visiteurs ont hâte de se retrouver et d’échanger à nouveau en présentiel.

Quelle est la particularité du ShieldAfrica par rapport à l’Eurosatory, Expodefensa, Platinium Security Exhibition, pour ne citer que ces trois grands évènements organisés par Coges Events ?

Ce salon a été voulu et créé par les Ivoiriens pour contribuer à une Afrique plus sûre. Le ShieldAfrica a une vocation à l’échelle du Continent et s’impose aujourd’hui comme le premier salon S&D en Afrique. Il contribue à favoriser la protection du développement de l’Afrique. Le salon regroupe l’offre internationale au travers de ses exposants proposant aux délégations officielles et visiteurs d’affaires des solutions en sécurité et défense adaptées aux diverses contraintes des pays africains et répondant à leurs attentes de résultats, et ce, sur tous les plans. C’est d’abord un lieu de rencontres et d’échanges entre experts, représentants étatiques et professionnels du secteur.

Clément Yao

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