ShieldAfrica 2019 : "C'est devenu le rendez-vous incontournable du Continent pour la Sécurité et la Défense"

ShieldAfrica 2019 :

Visite des stands au Salon ShieldAfrica en présence (de droite à gauche) de Sidiki Diakité (Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité), Alain-Richard Donwahi (Ministre des Eaux et Forêts), Gilles Huberson (Ambassadeur de France) et Stéphane Konan (Commissaire général du salon)


La 5ème édition du Salon ShieldAfrica d'Abidjan (consacré à la Sécurité et à la Défense en Afrique) a tenu toutes ses promesses. A la grande satisfaction des organisateurs et de la Côte d'Ivoire, pays d’accueil. Reportage.

De notre envoyé spécial à Abidjan, Clément Yao

« Salon ShieldAfrica 2019 : un succès confirmé ! », affichait dès hier la Société ivoirienne COGES Africa, organisatrice de ce Salon international consacré à la Sécurité et à la Défense en Afrique, à l'issue du Salon qui a fermé ses portes jeudi soir.  Un satisfecit bien évidemment partagé par le ministère ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, qui soutient et parraine tous les deux ans cet événement majeur, devenu un rendez-vous incontournable pour tous les spécialistes du Continent.

«Au regard des nouveaux défis sécuritaires et face à ces insécurités grandissantes, le Salon ShieldAfrica doit aider à trouver et à développer des solutions africaines aux problèmes liés à la paix et à la sécurité», soulignait d'ailleurs le premier flic de Côte d’Ivoire, le ministre Sidiki Diakité, heureux de recevoir mardi soir tous les participants dans les jardins de son ministère pour un grand cocktail dans une ambiance très festive et ivoirienne.

Au terme des trois jours d’exposition non-stop dédiée aux industriels de ce secteur venus proposer aux Etats africains des « solutions technologiques concrètes et pragmatiques pour faire face aux problèmes de sécurité », le bilan est jugé plutôt positif.

Le Salon a enregistré cette année la présence de 65 délégations officielles venues de 29 pays du monde entier et 143 exposants internationaux. La Bulgarie, la Côte d’Ivoire, la France, Israël, ainsi que des sociétés venant du Kazakhstan, de Chine, de Turquie et des Etats-Unis se sont illustrés par leur forte présence au travers des stands d’exposition. Cette année, quatre pavillons nationaux estampillés Afrique du Sud, Biélorussie, Bulgarie et France ont été ouverts pour présenter les nombreux matériels de pointe répondant aux besoins spécifiques des pays africains.

Plus de 3.500 visiteurs professionnels en trois jours !

La montée en puissance du ShieldAfrica au fil des éditions s’est également traduite par une forte fréquentation. Située à Cocody juste en face l'Université Houphouët-Boigny d'Abidjan, l’Ecole nationale de police, qui a abrité le Salon, n’a pas désempli. Elle a accueilli plus de 3 500 visiteurs professionnels venus, sûrement, en prospection ou faire de bonnes affaires. De l'avis général des exposants, le Salon a enregistré durant les trois jours, une fréquentation plus importante que les éditions précédentes. Mieux, « les carnets de commandes ont été bien remplis », ont laissé entendre certains.

Autres indices du succès de cette 5ème édition du ShieldAfrica, la qualité des visiteurs, des rencontres et des intervenants lors de la Conférence plénière internationale de haut niveau du 21 janvier où plusieurs conférenciers ont livré leurs expertises sur la problématique de « la sécurité des frontières » en Afrique. Ce Salon a aussi vu passer du beau monde. Neuf ministres et vice-ministres, dix Chefs d’Etat-major des Armées et quatre représentants spéciaux de ministres de la Défense, de ministres de l’Intérieur et cinq directeurs généraux des douanes ou de protection des frontières. Ce qui n’est pas rien !

Une grande Conférence organisée par le Professeur Michel Foucher, géographe et diplomate, spécialiste reconnu de longue date de la géopolitique des frontières.

« Dans le continent africain, les frontières inter-étatiques sont à la fois un enjeu régalien et une ressource. Enjeu régalien car il revient aux Etats d’assurer l’exercice de fonctions de souveraineté en étant présent et en assurant la sécurité des personnes, des échanges et des biens. La bonne frontière moderne et civilisée est ouverte mais contrôlée. Or, nombre de régions frontalières sont fragiles et parfois insécures, tandis que l’Etat est souvent distant », devait souligner Michel Foucher dans son intervention pour cadrer les débats, mais c'est aussi un enjeu de ressource fiscale car les douanes assurent entre 30 et 50% des revenus totaux des Etats ». Les chiffres parlent d'eux-mêmes et soulignent l'importance des frontières dans l'économie d'un pays.

« Ce Salon est en train de gagner en maturité et d'acquérir ses lettres de noblesse. Edition après édition, il s'impose comme le carrefour africain de la Sécurité et de la Défense. Il devient un rendez-vous incontournable du Continent », soulignait pour sa part le ministre d'Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, en ouvrant au Sofitel Ivoire cette Conférence internationale sur les frontières.

Côté « spectacle », on n’oubliera pas non plus les « démonstrations dynamiques » des forces de sécurité et de défense toujours très appréciées par le public. Des mises en scène qui ont vu la participation des Forces spéciales, de la Force de recherche et d’assistance de la Police et de l’Unité d’Intervention de la Gendarmerie Nationale de Côte d’Ivoire ainsi que des Forces spéciales françaises. Une séquence qui a permis de mettre en exergue le savoir-faire de ces unités d’élite.

A peine la 5ème édition terminée, les organisateurs se projettent déjà sur le prochain rendez-vous de ce Salon biennal des professionnels de la sécurité et la défense prévu dans la capitale économique ivoirienne du 25 au 28 janvier 2021.

Clément Yao

COMMENTAIRES