Annick N’Guessan, fondatrice du Prix Mondiapress : "Un Salon des médias panafricains va mettre en lumière l'activité des diffuseurs de l'Afrique"

Annick N’Guessan, fondatrice du Prix Mondiapress :

Annick N’Guessan, fondatrice du Prix Mondiapress (photo : @Diabaté Christopher)


Pour mieux faire connaître le travail des médias spécialisés sur le Continent et les diasporas africaines, et créer des synergies entre eux, Annick N'Guessan organise un Salon en juin 2021 consacré au digital et à la communication. Interview.

Propos recueillis par Clément Yao

Pourquoi organisez-vous un Salon dédié spécifiquement aux médias et agences de communication africains ?

J'ai initié ce salon en collaboration avec l'école E-artsup Paris dans le but de regrouper pour la première fois en France, sur un même lieu, des prestataires exposants et des visiteurs professionnels du secteur de la presse digitale et audiovisuelle africain. Cette rencontre permettra aux entreprises en plein développement et aux acteurs de ce domaine de présenter leurs activités, de jauger les tendances du marché et surtout de saisir des opportunités. Ce salon sera également l’occasion pour eux de prospecter de nouveaux marchés et de rencontrer les consommateurs.

Le choix de l'école E-artsup n’est pas fortuit ?

Tout à fait. E-artsup Institut est une école privée créée en 2001 et dépendant du groupe IONIS. Elle forme aux métiers de la communication et des industries graphiques, du cinéma d'animation, de la vidéo, du design numérique et plus récemment du jeu vidéo. L’établissement est dirigé par Nicolas Becqueret que j'ai eu comme professeur lorsque j'étais étudiante en Sorbonne Nouvelle. J'ai plusieurs fois collaboré sur différents projets avec le Directeur général de l'établissement dont le dernier fut AFRICA 2020, un projet de valorisation de l'artisanat africain par le biais du numérique. J'ai trouvé cette expérience aux côtés des étudiants très enrichissante. Je lui ai donc proposé de poursuivre notre collaboration avec le Salon Mondiapress Radio, TV, Media digital, auquel je souhaitais ajouter une partie pédagogique. Ce qu'il a accepté sans hésiter.

Le choix de l’école E-artsup est une façon pour moi de rappeler l’importance de la formation et le rôle pédagogique que doivent jouer les médias, même si leur vocation première est d’informer. Incontestablement, les médias jouent un rôle important dans nos sociétés. Tant qu’ils visent à développer les connaissances et les compétences des individus pour leur permettre d'utiliser avec discernement l’information de manière critique et créative, aussi bien dans la vie quotidienne que professionnelle, ils sont utiles.

Et ce Salon sera interactif...

Les médias autant que l'école éduquent le citoyen. Il m'a donc semblé important et cohérent d’associer les deux entités afin d'offrir un salon réunissant sur le même lieu apprenants, professionnels des médias et le grand public. Une interaction qui permettra de susciter des vocations, de la créativité, de l’innovation, des stages, voire des offres d’emplois.

Dans cet échange, les diffuseurs de l'information que sont les médias jouent un rôle majeur. Ils participent à ce vivre-ensemble et à une meilleure connaissance des diasporas, en particulier africaines, de leurs cultures dans les pays dans lequel nous les retrouvons. Enrichissons nos créations d'un regard « jeune et neuf ». Valorisons le travail des diffuseurs. C'est l'une des étapes par laquelle nous devons passer. Il y a le savoir-faire et le faire-savoir. Par ce salon, nous le faisons savoir !

Quels seront les grands moments de ce Salon ?

Il y aura comme temps fort un accompagnement pédagogique des médias. Des équipes d’étudiants de 5ème année vont, en effet, travailler durant un semestre avec trois médias africains ayant des besoins digitaux (web desktop et mobile ou app) pour la refonte de leur communication visuelle et digitale. L’objectif final est d’arriver à la création de maquettes et de sites internet qui seront par la suite présentés à un jury. Autres moments importants, ce sont les rencontres B to B entre professionnels et des ateliers spécialisés.

Quels sont les médias et agences invités ?

Nous invitons à ce salon les agences de presse, les télés, radios, la presse digitale et et les blogs ainsi que les autres corps de métier comme les agences de communication et les startups du numérique. Sans oublier, bien sûr, les journalistes, influenceurs et tous les spécialistes du secteur numérique. Notre objectif, comme vous pouvez, le deviner est de permettre aux entreprises de ce secteur axées sur l'Afrique de se rencontrer, de présenter leurs activités, de prospecter de nouveaux clients et de fidéliser leur clientèle.

A quelle échéance sera organisée la prochaine édition du Prix Mondiapress, une de vos initiatives, pour distinguer les meilleurs journalistes de la presse africaine et panafricaine ?

Nous intégrerons au programme du Salon le Prix Mondiapress initié par l’organisme associatif « Culture & Art Premier » dont l'objectif est de favoriser le rapprochement culturel entre l'Afrique, sa diaspora et le monde.

Cette année, le prix récompensera le travail de refonte de communication visuelle et digitale des médias partenaires, comme je l’ai indiqué tantôt, des groupes d’étudiants en 5ème année de l'école E-artsup. Le directeur de filiale, Raphael Thomas, sera notre référent sur la partie pédagogique du projet Mondiapress Radio, Télévision et Digital Media. Et le prix sera en principe remis en juin 2021 à Paris.

Pourquoi toutes ces initiatives pour donner de la visibilité à la presse africaine et panafricaine ?

Concernant le Prix Mondiapress qui est l'initiative de l'association « Culture & Art Premier », il a pris naissance suite à un certain nombre d’observations relatives au paysage médiatique orienté vers les diverses communautés de migrants établies sur le territoire français. Le constat a été qu'un nombre relativement significatif et varié d’organes de presse, radios et télévisions s'efforcent de rendre compte de l'actualité multiforme du Continent et de la diaspora africaine. Cette pluralité permet à un public bien circonscrit de pouvoir être informé. A partir de ces observations, l'association a souhaité, par la création de ce Prix, de récompenser les médias et les journalistes qui œuvrent à donner une image positive des cultures africaines dans le monde.

Le Salon représente la continuité de cette vision cherchant à mettre en lumière l'activité des hommes et femmes des médias, qui sont ainsi les diffuseurs de l'Afrique à travers le monde. Une dynamique à laquelle j'allie cette année une partie pédagogique qui permet la participation d'une jeunesse créative dans ce processus.

Clément Yao

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