Salon du Livre de Paris : Aminata Diop Johnson, le Pavillon des Lettres d’Afrique au Salon du Livre de Paris, c’est elle !

Salon du Livre de Paris : Aminata Diop Johnson, le Pavillon des Lettres d’Afrique au Salon du Livre de Paris, c’est elle !

Aminata Diop Johnson, initiatrice du Pavillon des lettres d'Afrique au Salon du Livre de Paris 


Regrouper sur un même stand les écrivains africains - pour leur donner une plus grande visibilité au Salon du Livre de Paris – c'est l'idée d'Aminata Diop Johnson. Avec l'agence Hopscotch Africa, cette belle Franco-Sénégalaise a gagné son pari.

Propos recueillis par Bruno Fanucchi

Comment est née l’idée de ce Pavillon des Lettres d’Afrique ?

Aminata Diop Johnson

Tout a commencé en 2009 quand j’ai proposé à Jean-Paul Pigasse (directeur des « Dépêches de Brazzaville, » qui tenait alors à Paris une librairie-galerie) de profiter du cinquantenaire des indépendances africaines en 2010 pour mettre l’Afrique à l’honneur et l’inviter au Salon du Livre qui lui donnerait une grande visibilité. Nous avons eu l’idée de créer un premier stand consacré aux « Livres et auteurs du Bassin du Congo », réunissant nombre d’écrivains d’Afrique centrale. Je m’en suis occupée pendant sept ans et nous sommes passés d’un stand de 130 m2 en 2010, notre première édition, à 300 m2 en 2016 quand Brazzaville et Pointe Noire furent les invitées d’honneur. Certains pays comme la Guinée ou la Côte d’Ivoire sont venus plusieurs fois pour tenir des stands nationaux sans grand moyens et sans beaucoup de visibilité. L’idée a donc germé de mutualiser nos efforts…

Pour créer une synergie ?

Je ne suis pas une spécialiste de la littérature africaine, mais j’aime relever les défis là où l’on ne m’attend pas. Or, j’avais acquis précédemment une grande expérience de l’évenementiel en travaillant pendant 8 ans chez Reed Exhibitions, qui organise précisément le Salon du Livre à Paris. C’est une référence dans le monde littéraire et les maisons d’édition. Au bout de cinq ans, les auteurs invités sur le stand du Bassin du Congo s’étaient emparés de leur espace et il fallait élargir notre champ. Il était temps d’ouvrir ce stand à toute l’Afrique, en commençant bien sûr par l’Afrique francophone, pour créer une synergie et mutualiser nos frais. Le Pavillon des Lettres d’Afrique, dont je suis la directrice, vient ainsi de voir le jour en 2017.

Quel bilan faites vous de cette première édition ?

C’est un pari gagné. Pour cette première édition, préparée en réalité en moins de cinq mois, nous avions invité et reçu l’accord d’une dizaine de pays et sept étaient finalement présents à l’arrivée : Bénin, Cameroun, Congo-Bazzaville, Côte d’Ivoire, Nigeria, SénégalEt la Guinée bien sûr puisque Conakry est pour un an capitale mondiale du Livre depuis avril 2017. Devant l’incontestable succès rencontré, certains pays nous ont d’ores et déjà contacté pour être présents l’année prochaine comme le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, la Centrafrique, le Gabon ou la RDC qui veulent rejoindre notre Pavillon. C’est un signe qui ne trompe pas.

Comment mesurer ce succès ?

Avec 400 m2, le Pavillon des Lettres d’Afrique était cette année le deuxième plus grand stand du Salon derrière le Maroc qui en était l’invité d’honneur. Plus d’une centaine d’auteurs africains, célèbres et reconnus ou encore trop méconnus sont venus participer aux débats et dédicacer leurs derniers livres. Il y avait des têtes d’affiche comme Fatou Diome ou Henri Lopes, mais aussi de nouvelles plumes à découvrir. En quatre jours, nous avons également organisé une quarantaine de débats permettant au public de mieux découvrir ou dialoguer avec leurs auteurs préférés. Premier Prix Nobel africain de littérature, le Nigérian Wole Soyinke nous a fait l’honneur de venir pour la première fois au Salon du Livre à Paris, où le Nigeria était notre invité anglophone.

D’importantes personnalités ont également visité votre Pavillon…

Le président François Hollande a visité le Salon en amont de son inauguration et s’est arrêté sur notre stand, mais aussi le Premier ministre Bernard Cazeneuve, Ségolène Royal ou Pierre Gattaz, le patron du MEDEF. Mais je voudrai profiter de votre tribune pour remercier publiquement le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, qui est lui-même un écrivain de talent, pour son engagement personnel dans cette belle aventure et pour le travail effectué auprès de ses pairs africains venus au Salon. Pour remercier également les institutions et organisations internationales qui se sont investies dans ce projet et tous nos partenaires qui nous ont soutenu comme l’OIF et sa Sécrétaire générale Michaëlle Jean, l’UNESCO, la CEDEAO, la CEEAC ou la CEMAC. A tous, nous leur disons un grand merci pour nous avoir donné ainsi une plus grande notoriété !

Bruno Fanucchi

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