Impliquer davantage la jeunesse pour un meilleur développement au Congo-Brazzaville. C’est le combat d’Hilley Kamara, député congolais d’Impfondo, dans le département de la Likouala, au Nord-Est du pays. 

Par Herika Ouraga

La politique, il l’a dans le sang. Hilley Kamara, bientôt 40 ans, a grandi dans une famille où le militantisme n’est plus un secret. Ayant appris aux côtés de ses géniteurs, le Congolais s’engage très vite dans des mouvements de jeunesse au Congo-Brazzaville, son pays. Aujourd’hui député suppléant de la 2^ème Circonscription d’Impfondo (Département de la Likouala), il souhaite que les choses soient plus dynamiques dans l’emploi des jeunes, le secteur administratif, l’éducation et surtout en politique.

Un combat qu’il entend  mener avec la diaspora congolaise de toutes tendances politiques confondues le 27 Janvier prochain à Paris à travers un rassemblement. « Il faut réussir à se détacher de la polémique… Aujourd’hui pour faire avancer un pays, on n’est pas obligé d’appartenir au même parti», soutient-t-il.

"Je suis élu comme porte-parole,

puis conseiller spécial"

Nous sommes en août 1992 au Congo-Brazzaville. Cette période est marquée par la première élection démocratique dans le pays après l’instauration du multipartisme en 1991. C’est aussi un tournant décisif dans la vie du député suppléant. A seulement 13 ans, Hilley Kamara ressent déjà l’appel de la politique. Il milite d’abord au sein d’associations caritatives, puis se positionne comme un « acteur social engagé » dans des établissements scolaires de Brazzaville et Pointe Noire. En 2002, son entrée au Parti Congolais des Travailleurs, PCT, (Le parti au pouvoir) est officielle. Le petit-fils du premier président du Mali, Modibo Kéita, monte en compétences et accède au bureau de La Force Montante Congolaise (FMC), qui n’est autre que la jeunesse du PCT. « A mon arrivée, je suis élu comme porte-parole en charge de la formation politique de l’arrondissement 4 Moungali, puis conseiller spécial chargé des questions politiques du Premier Secrétaire… », souligne-t-il.

Hilley Kamara exclut toute idée de boycotter le pouvoir en place au Congo. Il estime avoir « d’excellents rapports » avec le président Denis Sassou Nguesso. Mais le premier responsable du Collectif associatif de la Likouala attend davantage du gouvernement congolais. « Nous attendons un signal beaucoup plus important de sa part pour nous démontrer qu’il est réellement avec nous », lance-t-il. Pour lui, la jeunesse est qualifiée et doit impérativement avoir son mot à dire dans le développement du pays. « Nous estimons que nous avons fait nécessairement nos preuves sur le terrain… C’est le moment de nous impliquer dans l’administration, la politique et dans les affaires publiques », poursuit le fils de l’ambassadeur Mamadou Dekamo Kamara.

"Nous avons pu ramener plus

de 1200 élèves sur le chemin de l’école"

Même si la politique a pris le dessus, le député trouve du temps pour faire du social. Il est le Président du Collectif associatif de la Likouala, un groupe composé de 24 associations apolitiques. Au sein de ce collectif qui agit auprès des plus démunis, l’éducation reste une priorité. « En mars 2018, nous avons pu ramener sur le chemin de l’école plus de 1200 élèves déscolarisés par manque de moyens alors que la rentrée scolaire avait démarré depuis cinq mois… », précise-t-il. Selon lui, l’association fonctionnant sur fonds propres, a fait sa part. Le gouvernement congolais devrait désormais investir plus de moyens financiers pour l’éducation dans ce département. 

Sur le plan scolaire, Hilley Kamara n’était pas « Einstein », dit-il. Le suppléant de la Première questeur de l’Assemblée nationale congolaise se considérait comme un « étudiant normal », « pas studieux », mais plutôt comme un « électron libre ». Après ses études de Droit, il se dirige vers l’Informatique avant de se consacrer à la Communication d’entreprise.

Hormis ses activités politiques et associatives, le douanier de carrière fait également du sport.  La marche et l’haltérophilie font partie de son quotidien. Il prend aussi du plaisir à se divertir sur YouTube avec des documentaires politiques et de spiritualité. Etant père de cinq enfants, il n’oublie pas que la famille est sacrée ! Hilley Kamara se sent très complice avec ses frères et sœurs. Le soutien indéfectible de ses parents lui donne la force et le courage d’avancer et surtout de garder espoir en l’avenir du Congo.